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12 juin 2007 2 12 /06 /juin /2007 23:44

 

La solitude est souvent un recul devant les manifestations de l'atrocité, la sévérité, la trahison. C'est une fuite en avant à la rencontre des univers peuplés de rêves, d'espérances. La solitude c'est la terre des revanches par excellence. On évince les humains indésirables, on règne majestueusement, on gouverne sans partage, on protége notre orgueil du mépris, on se prémunit des regards malicieux et de la désinvolture des autres.

C'est un oasis bien ornementé de verdure, planté au milieu de ce désert qui nous assiège et étouffe. C'est là où la sève du bonheur coule en abondance, la quiétude y règne, alors que l'aridité et la stérilité continuent à sévir ailleurs.

La solitude sous cet angle n'est tentée que par des gens sensibles, fragiles, subtiles, rêveurs. C'est le refuge d'une race désarmée, soucieuse, affairée. C'est une catharsis de la souillure quotidienne.

Je m'adresse aujourd'hui à ces recroquevillés qui souffrent silencieusement. La solitude ne doit pas être le synonyme du mépris, du rejet catégorique des autres. Elle doit être considérée plutôt comme un recueillement et non un recroquevillement. C'est une illumination et non un engouffrement. C'est une élévation et non une décadence. C'est une recherche du sublime et non une reproduction de l'amertume. C'est une étape provisoire et non la consécration d'une distanciation éternelle. C'est un exercice d'initiation et de réjouissance et non une épreuve répugnante d'auto- flagellation.

Il faut rechercher une solitude bienveillante qui conduit vers la vie plutôt qu'à la consumation et l'auto- destruction. On franchit le seuil de solitude chargé d'incertitudes et d'indécisions et on doit échapper à ses ténèbres assez déterminé et mieux outillé.

Bref, la solitude est une lucarne qui donne sur  la vie et ses  sagesses, la  passerelle  qui  emporte vers la purification et la sublimation.

  " Cette clôture à l'intérieur de laquelle on ne laisse entrer personne ni rien qui abîme et racornisse. Etre une présence, une présence réelle, un vrai silence qui écoute plutôt qu'un miroir qui reflète ou un abîme qui engloutit "   ( Colette Nys-Mazure, Edition Desclée Brouwer, Célébration du quotidien, 1997, p 117).

 

 

 

 

 


 

 

 

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29 mai 2007 2 29 /05 /mai /2007 02:26
Plusieurs d'entre nous endurent la solitude. Ce phénomène est identifié par nos contemporains comme anormal, pathogène. Il est synonyme du refus de l'autre, d'anéantissement du soi. C'est une intériorisation accentuée. Une introspection mélancolique. Les conflits, les contrastes poussent parfois vers cette obscurité qui enveloppe les profondeurs inexplorées de l'âme humaine, vers ces terres arides sans confins.
 
Mais la solitude n'est pas toujours subie. Parfois, c'est un émerveillement. On s'isole pour mieux méditer et reconquérir la paix intérieure. Dans ce cas d'espèce, c'est une retraite volontaire, voulue, espérée. C'est un acte délibéré. On se détache de l'immédiateté pour réfléchir sainement sur notre acheminement, élucider nos contrastes, réorganiser nos priorités. On peut parler ainsi du recueillement, prélude nécessaire pour accueillir des lendemains plus meilleurs. Dans d'autres cas, c'est une tentation d'ascension vers la vérité absolue, vers les lueurs de la sagesse.
 
On marche ainsi vers la solitude pour acquérir et s'approprier les secrets de l'existence.
 
Mais je pense à ceux qui sont conduits à l'isolement par contrainte, sous le poids d'une diversité de pressions. Le vent de l'amertume, des remords, du rejet les bouscule vers cet abîme béant, dévorant, engloutissant. Ces gens- là sont des désespérés, des stressés qui se rebellent silencieusement contre le joug du quotidien, qui ne supportent pas la confrontation.
 
Les actes entrepris dans ce cadre démontrent d'un désir inconscient et ardent nourri de la revanche et de la vengeance. Ces actes ne peuvent s'exprimer et se manifester malheureusement qu'à travers une destruction systématique de ces âmes déjà meurtries. C'est une attitude masochiste. Une autre facette d'anéantissement, douce mais morbide.
 
Trop d'énergies négatives sont dispensés.
 
On se consume à outrance pour mieux embraser les germes et souffles de vie environnante.
( Suite)
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10 mai 2007 4 10 /05 /mai /2007 00:49

 

Nos sentiers sont souvent parsemés de souffrances, d'écueils, de trébuchements. La majorité d'entre nous porte éternellement au fond d'elle les séquelles des temps révolus. Certaines plaies resteront pour longtemps béantes et meurtriront perpétuellement nos corps et nos âmes.
Notre survie ne peut être prolongée qu'à l'aide d'une volonté inébranlable, une endurance affirmée. Résistance à l'égard de l'ignorance. Résistance face à l'ingratitude. Résistance à l'aveuglement de l'obscurité. Résistance devant l'atrocité et la violence. Résistance au rejet et à la répulsion. Résistance vis-à-vis du mépris et du dédain. Résistance à l'inaccessibilité du destin. Résistance à l'intolérance et au dénigrement. Résistance à l'envahissement de l'inquiétude et du désarroi.
Notre marche est une escalade pénible. L'ascension est conditionnée par une diversité de paramètres. L'énigme enveloppant notre passage sur cette terre ne peut être élucidé que dans certaines proportions. Plusieurs variables intégrantes de l'existence demeureront inconnues et loin de notre discernement. C'est d'ailleurs l'handicap majeur de l'homme qui reste démuni devant des zones encore inexplorées de son être et de son environnement proche et lointain. L'ignorance de soi est conjuguée à une résignation devant l'immensité du cosmos.
La lumière est évasive. La délivrance inaccessible. Les ténèbres épaisses et diffuses ne peuvent être dissipées entièrement par le peu de lueur d'ailleurs dispersée, qui souffle passagèrement sur nos esprits et nos corps.
La persistance, l'entêtement qui sont le propre de l'espèce humain éclairciront assurément nos sombres existences et nourriront nos espoirs et rêves. L'illumination, l'émerveillement seront au moins approchés, sentis, effleurés.
 
"Le mouvement qui m'entraîne est moins l'habitude que la persévérance confiante. C'est l'image du tunnel: nous avons vu la lumière et nous allons vers elle; dés lors, nous supportons de marcher un temps dans le noir; avancer au lieu de nous asseoir en gémissant. Plus tard, je mesure le bienfait de ces obscurités, tant pour l'écriture que pour la vie de foi et la compréhension des épreuves que traversent les autres" (La liberté de l'amour, Conversation avec Christophe Henning, Ed° Desclée De Brouwer, 2005, page: 137)
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1 mai 2007 2 01 /05 /mai /2007 14:23

En relisant ce matin "Célébration de Noël" de Colette Nys- Mazure, je me suis arrêté longtemps devant les mots sublimes et profonds des différents textes et poèmes composant cet œuvre.

Pour vous approcher du plaisir que j'ai ressenti à la lecture de la "Célébration de Noël", je vous invite à la "dégustation" du poème ci- après:

 

DEUXIEME  DIMANCHE 

 

                                  Tout surgissement est aventure

                                  arrachement

                                      au connu    au réconfortant

                                  plongée dans le risque inouï de vivre

 

 

les forêts sont inextricables

et les océans profonds

        à s'y perdre corps et biens    âmes aussi

la montagne défie l'entendement

le désert se déploie sans limites

 

Envers et contre tout

des audacieux

tracent défrichent

   plongent naviguent

        escaladent

             traversent

folie humaine

    se passent le relais des conquêtes

 

La plus vive étant

  l'exploitation des reins et des cœurs


 

(Colette Nys-Mazure, "Célébration de Noël", Ed° Desclée de Brouwer, 2000, p : 29)

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22 avril 2007 7 22 /04 /avril /2007 16:00


L'écriture est un métier noble. Elle incarne la mémoire de toute une société. C'est son miroir. Elle n'est pas étrangère aux soucis, aux espoirs de la collectivité. C'est un acte individuel, mais elle se ressource  dans la conscience collective. L'écrivain est libre de concevoir, de procéder, d'approcher, mais sa pensée, ses réflexions  s'inspirent de la vie environnante, grouillante d'événements et d'essoufflements. L'écrivain donne forme aux préoccupations des gens, prévoit les évolutions, refaçonne l'habituel.


L'écriture est une projection d'une réalité meilleure, d'un cadre de vie plus attrayant. C'est une incitation à la vie, à l'amour, à la tolérance. C'est un assemblement des démembrements, des déchirures, des dispersions. L'écrivain est un artisan puisqu'il se sert lui aussi de certains matériaux indispensables à l'acte d'écrire : Langues, styles, tournures, expressions…, mais ce qui le distingue des autres artisans c'est sa prévoyance, sa prophétie, sa synthèse, ses projections.


 L'écrivain œuvre pour la construction d'un cadre conceptuel, esthétique qui servirait à rendre notre quotidien plus accessible, plus vivable. Bref, l'écrivain c'est un porte parole d'une inconscience collective enfouie et composite. Seul l'écrivain peut nous livrer une nouvelle alchimie de la mouvance sociale.


Ingénier l'homogénéité,  le bonheur, la paix, la solidarité, est le propre de la mission assignée à notre alchimiste l'écrivain.

 

"La page n'est jamais blanche. Je me sers de ce que la vie fournit continuellement. Tout artiste, même le plus inventif, part de ce matériau- des éléments extraordinaires et des événements apparemment mineurs- pour le transfigurer; c'est la mise en valeur du plus infime par le geste même de l"écriture. Sauver de l'oubli, de l'insignifiant, pour donner forme, durée" (Colette Nys-Mazure, La liberté de l'amour, Conversation avec Christophe Henning, Ed° Desclée De Brouwer, 2005, page: 59)

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21 avril 2007 6 21 /04 /avril /2007 16:45


Aujourd'hui, j'ai choisi pour vous un passage de "Sans y toucher" de Colette Nys-Mazure qui décrit une séquence de vie d'une "voyageuse" absorbée et passionnée par la lecture. Une femme plongée dans son propre univers, séparée de la réalité environnante.


Le détachement des lieux et des événements permet une ascension vers des cieux plus intimes et un déferlement des souvenirs qui ont marqué notre vie.


Cette transmutation est confortée par la lecture. Celle-ci est une échappatoire, un renoncement  au vacarme, aux sons, aux  paroles, aux formes. C'est une passerelle conduisant vers le virtuel et les profondeurs ténébreux et insondables de nos âmes. C'est une condition nécessaire pour accéder à la sérénité et à la méditation.

 

"Les gares défilent qu'elle ne remarque pas, les gens descendent et montent dont elle ne voit pas le visage; elle lit. Le monde est aboli, comme dans l'enfance lorsque ses sœurs s'amusaient à passer et repasser les pralines dont elle était gourmande, afin de tester son degré de concentration. Elle entre en lecture comme d'autres en méditation, toute sa vie orientée vers le dedans, attentive au texte comme aux blancs; jouissant à la fois de l'histoire et de son écriture, du jeu de relations entre les personnages, des lieux où se déchiffre l'auteur. Elle se divise et se multiplie, souffre et aime, cherche et joue" ("Sans y toucher", Editions Labor, Bruxelles, 2005, p. 93).

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21 avril 2007 6 21 /04 /avril /2007 01:02


Colette Nys-Mazure m'a fait cadeau de "Sans y toucher". Plusieurs nouvelles de ce recueil rendent compte fidèlement de nos itinéraires/déperditions, des rapports complexes entretenus avec nos proches, notre entourage immédiat et lointain.

A la neuvième page un passage a retenu mon attention : " Je n'allais jamais assez loin pour toi : qui donc aurait trouvé grâce à tes yeux? Tu m'écrivais: "J'ai horreur des gens qui éprouvent le besoin de se raconter, de se répandre." Alors, je gardais pour moi les impressions jaillissantes qui ne demandaient qu'à se partager. Tu me renvoyais à ma vie refroidie parce que la tienne était glaciale".

Plusieurs parmi nous ont causé sciemment ou inconsciemment des déboires et traumatismes à des êtres pourtant proches et intimes, qui espéraient notre aide, notre rayonnement, notre prévenance, mais parce que nos existences antérieures étaient pour longtemps glaciales et cruelles, nous n'avons pu semer et reproduire autour de nous que la froideur et la rigidité.

Les regrets et remords guetteront nos quotidiens et lamineront nos marches/ascensions.

C'est le destin prescrit pour la plupart d'entre nous.

C'est difficile de s'éloigner de sa coquille, de se séparer de sa solitude bienveillante.

Essayons d'aménager nos intérieurs.

Efforçons nous pour insuffler des brins de chaleur autour de nous.

Ecoutons les balbutiements de ces âmes engourdies, qui sollicitent secrètement notre attention et compassion.

Manifestons de l'intérêt et de l'admiration pour ceux et celles qui s'envolent dans nos orbites et peuplent nos petits univers.

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15 avril 2007 7 15 /04 /avril /2007 19:26


Voici certains passages de mon premier courriel envoyé à Colette Nys-Mazure. C'était à la suite de sa découverte et à la lecture de la "Célébration du quotidien":

"Je viens de lire la "Célébration du quotidien". J'ai été fortement subjugué par la sagesse et la philosophie que dégage cet essai. C'est une philosophie de la résistance, de l'espoir. C'est un appel fort pour l'optimisation de chaque moment de notre vie. Même les moments les plus " banalisés", ont été valorisés, sacralisés et éternisés par vos soins. La profondeur de votre vision et approche de notre quotidien est exceptionnelle.

Depuis que j'ai lu ce livre, j'essaie de "célébrer" chaque moment de ma vie, je réussis pas toujours, mais ma vie prend un autre sens, celui de la résistance et de l'espoir.

Merci pour les valeurs humaines que vous avez transcrites à travers les différentes pages de cet essai".






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15 avril 2007 7 15 /04 /avril /2007 02:01
     
                      P
our ceux qui patinent dans la déperdition,

                       P
our ceux qui trébuchent dans l'indécision,

                       P
our ceux qui s'enveloppent des incertitudes,

Pour ceux qui souffrent des contrastes,

Pour ceux qui endurent le mépris des autres,

Pour ceux qui sous-estiment,

Pour ceux qui dissimulent leurs ambitions,

Pour ceux qui croupissent dans les abîmes,

Je dédie ces réflexions ingéniées par

  Colettes Nys-Mazure :

"Non le compromis mais la composition. Ni mensonge ni complicité; un jeu entre les différentes facettes, acquiescer aux creux comme aux pleins, aux noirs comme aux clairs, à l'inconnu en soi comme au trop connu, voire au détesté. Il y a une manière de coïncider avec son destin, une façon de s'assurer : c'est ma vie et je l'aime, qui épargne bien des énergies, dispense des vains combats contre soi et ses conditions d'existence plus ou moins satisfaisantes mais dont on peut presque toujours tirer parti. Ne rien gaspiller, non dans un vulgaire vouloir jouir à tout prix, mais dans l'extrême conscience d'une vie comme un cadeau unique" (Célébration du quotidien, page 116, Ed° Desclée de Brouwer, 1997).


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14 avril 2007 6 14 /04 /avril /2007 01:53

Je veux partager avec vous ce soir une réflexion de Colette Nys-Mazure à propos de la solitude. Cette dernière est un mal destructeur, rongeur. Elle nous réduit à néant et nous désarme.

Au lieu de se cloîtrer et se recroqueviller sur soi-même, il faut abandonner sa coquille, sa carapace et dépasser les illusions qui se tiennent obstacles devant soi. La lumière du jour doit être épuisée au tréfonds de nos âmes. Il faut s'emplir d'amour et de générosité pour promouvoir les idéaux d'équité, de solidarité et cultiver les valeurs du respect, d'estime, de reconnaissance et de valorisation.

J'ai appris il y a longtemps quelques sagesses de R. Tagore : "We live in the world, when we love it" et "The man barricads against himself". Devant les difficultés, les amertumes, le désespoir, la déception, j'ai eu recours souvent à ces enseignements pour pouvoir embellir mon quotidien et donner sens à ma vie.

Aujourd'hui j'ai pu accéder à l'acception de Colette Nys-Mazure de la vie, du bonheur, du partage, de la générosité et de la célébration. C'est un atout supplémentaire me confortant dans ma marche, me préservant des illusions et me permettant de mieux célébrer la beauté qui m'entoure et peuple ma vie de tous les jours.

Je vous laisse contempler ci-après une pensée de Colette Nys- Mazure débordante d'optimisme et palpitante d'espérance :

"Etre à soi-même une présence amie. Cultiver un espace où se rassembler afin de donner sans retour sur soi, sans éprouver l'impression d'être vidée, épuisée (…) Cette clôture à l'intérieur de laquelle on ne laisse entrer personne ni rien qui abîme et racornisse. Etre une présence, une présence réelle, un vrai silence qui écoute plutôt qu'un miroir qui reflète ou un abîme qui engloutit.

Je vous écris d'une solitude que je voudrais telle" (Célébration du quotidien, page 117, Ed° Desclée de Brouwer, 1997).

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Présentation

  • : Célébration de Colette Nys-Mazure
  • : Ce blog est destiné à la célébration de Colette Nys- Mazure
  • Contact

Colette Nys-Mazure

Reconnaissance

En signe de reconnaissance pour l'œuvre de Colette Nys- Mazure et pour les effets bénéfiques qu'elle a eu sur ma conception de la vie, j'ai décidé après avoir eu son aval de créer ce modeste espace. Un espace où je pourrai vous faire part de mes émotions et réflexions. C'est à notre tour de célébrer Colette Nys- Mazure et de la couronner. Elle a tant célébré et revaloriser toutes les facettes de notre quotidien, pour que notre passage, d'ailleurs bref, sur cette terre ne soit pas banal et gratuit. Elle a pu surmonter ses propres handicaps, ses traumatismes, pour nous conduire vers une pureté initiale et nous nourrir, comme ses propres enfants, d'un souffle persévérant. Elle a eu le génie de contourner le spectre du mal, de la haine qui rôdait autour de sa vie d'enfant et a embrassé l'émerveillement, la marche vers l'illumination au lieu de sombrer dans les amertumes et les inquiétudes. Bref, le corollaire de la philosophie de Colette Nys-Mazure est la revanche sur un quotidien répugnant et inaccessible.

 

 

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